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24 septembre 2014

A l'époque du Palais d'été

Au petit déjeuner, nous voyons la même famille que les autres jours avec leur enfant de 5 ans. Les parents n'ont d'yeux que pour leur portable et le petit a bien des rondeurs pour son âge. Avant de partir en expédition, nous devons discuter de la suite du programme. Nous revoyons nos objectifs à la baisse, trop de temps en transports dans notre programme initial, un peu contrariés mais nous préférons être raisonnables en sachant que nous serons amenés à revenir.

Le Palais d'été vu du lac qui le borde.
 
Ce matin, le ciel est d’un beau bleu. Nous décidons d’aller au Palais d'été, au nord-ouest de la ville. Nous montons dans un taxi (faut-il préciser qu’ils sont nombreux et peu onéreux). La circulation est fluide, nous repassons par le mausolée de Mao, mais ne nous arrêtons pas pour lui donner de nos nouvelles. Les immeubles sont tous pareils, barrés de climatiseurs, alignés comme des dominos. Toutefois, la ville change un peu de visage au fur et à mesure que nous approchons de notre destination. Les constructions sont parfois moins hautes et enfin, nous apercevons des collines.

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Galerie menant au Palais d'été.

Au Palais d'été, nous sommes tout de suite transportés dans une autre époque. L’endroit respire le calme. La présence du lac devant le palais y est pour quelque chose. Les traditionnelles attractions comme le pédalo ont du succès. Nous commençons par un ensemble de salles où sont regroupés des bronzes, des jades, de l'argent et divers objets. De la vaisselle Qing d'inspiration française témoigne de la présence francophone, ainsi que des thermomètres Français du XIXe en forme de locomotive et de bateau à vapeur.

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Nous passons par le Pavillon du printemps, ainsi nommé parce que c’est à cet endroit que l’on voit le mieux le printemps arriver. Nous choisissons une petite gargote pour un déjeuner rapide et léger et sortons allégés d'une casquette, qu’un Chinois aura trouvé très jolie puisque nous ne la retrouverons pas. Une longue galerie mène au palais. Elle est agrémentée de peintures représentant tous les endroits visités par l'empereur. D’en bas, le Palais ressemble à une forteresse. Nous avons monté sans difficulté les 112 marches, nous serons donc centenaires, affirme l’audioguide.

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Vue sur le lac depuis le Palais d'été.

La vue sur le lac et les toits de tuiles vernissées est splendide. Nous comprenons que le palais chinois n’a rien à voir avec le palais européen. A l’immensité mono-bâtiment de Versailles, Schönbrunn ou Buckingham, les Chinois ont préféré les successions de pavillons aux usages spécialisés : ici l’empereur dormait, ici il recevait ses ministres en audience solennelle, là il travaillait avec eux de manière moins formelle, là il passait avec l’impératrice les trois nuits de noces… Au fond la ville se démarque par ses tours. Le contraste est fort entre les deux endroits. Nous sommes à Pékin sans y être vraiment.

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La descente est plus acrobatique, mais nous n’avons pas choisi le plus facile. Nous abandonnons la sortie nord pour revenir sur nos pas en prenant un chemin au milieu des cyprès.

Nous assistons aux tous derniers moments d’un spectacle de danse traditionnelle qui captivent toutes les générations, même les jeunes gens à la mode. Nous découvrons quelques pièces du mobilier de l'empereur avant de prendre la direction de la sortie par la porte nord, mais cette fois en empruntant les jardins.

Affichage du nombre de visiteurs.
 
Nous achetons un faux nez avec des fausses moustaches à 5 yuans au lieu de 20. La vendeuse est d’autant moins contente qu’elle croit comme beaucoup d’autres personnes que Yunxuan est guide. Or les guides sont censés faire payer le prix fort aux touristes, quitte à ce que le vendeur leur verse une commission. Un panneau indique le nombre de visiteurs du jour : 27000,  contre seulement 24000 la veille, jour de pluie, tout s’explique.
 
Considérant l’heure un peu tardive, nous choisissons le métro, surtout que nous sommes en bout de ligne. Il n’est donc pas bondé. Le paiement se fait à des bornes automatiques. Mais comment vont-ils faire s’ils commencent à supprimer des emplois ? Heureusement, il faut du personnel pour surveiller le scanner dans lequel nous passons nos sacs et, comme pour les bus, des employés sont chargés de réguler les entrées des gens dans les rames quand d’autres se tiennent au pied des escalators et répètent inlassablement la même phrase dans leur haut-parleur. Comme dans toute ville moderne, les Pékinois sont rivés à leur smartphone, les uns regardant des vidéos, les autres échangeant sur We Chat, le Twitter local, et les derniers fermant les yeux pour se reposer de la journée ou récupérer leur sommeil en retard. Au changement, de ligne, c’est la foule et pour la première fois nous voyons les personnes en file indienne attendant devant les portes. Comme à Paris, certaines stations sont équipées de murs vitrés empêchant les imprudents de descendre sur les voies. Dans les rames, la publicité défile sur des écrans vidéo et le trajet est signalé par des points lumineux.
 
Ce soir, nous allons au restaurant de la femme du producteur pour manger une fondue. Nous laissons Yunxuan choisir. L’accueil est chaleureux car Yunxuan est connue. Notre réalisateur français nous rejoint. Un serveur pose une bassine de cuivre devant nous. Elle est divisée en deux compartiments : épicé d’un côté, sans épices de l’autre. Il allume le gaz. Les ingrédients que nous allons plonger dedans arrivent au compte-goutte : champignons ressemblant à des collants miniatures, des intestins de bœuf, du porc, du bœuf et de l’agneau, du tofu en lamelles, des nouilles de riz en bandes, des racines de lotus, du bambou et un légume qui a le goût de la patate douce. Le restaurant prête des tabliers pour ceux qui ont peur de se salir. Chacun compose sa sauce pour tremper ses ingrédients après les avoir fait bouillir. C’est abondant et léger à la fois. Le bouillon épicé est considéré comme peu piquant… selon les Chinois, bien sûr.

Récipient de la fondue chinoise.

Nous voulons payer l’addition, mais c’est mission impossible. Tout le personnel sait qui nous sommes et ont pour consigne de ne pas nous laisser régler la note. Pour terminer la journée en beauté, nous allons nous faire faire un massage des pieds. Nous sommes dans une pièce qui peut accueillir quatre personnes. Chacun de nous a la masseuse à ses pieds… lesquels vont se déplacer ! Après les pieds et les mollets, nous sommes priés de nous allonger et chacun a alors droit à un massage adapté. Yunxuan se fait secouer, soulever, étirer. Nous ne sommes pas soumis au même régime, mais nous repartons tous apaisés. A  25 euros pour 1h20 de détente, les spas parisiens peuvent se rhabiller.

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