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9 octobre 2014

Remontée du temps au Musée de Shanghaï

Ce matin, nous perdons notre guide. Il est temps pour lui de rentrer à Pékin où le travail l’attend. Départ en retard comme toujours lorsqu’il s’agit de prendre un train. Nous voici donc livrés à nous-même. Nous décidons de faire dans la visite culturelle aujourd’hui. Direction le Musée de Shanghaï.

Descente vers le métro.

L’organisatrice naturelle de nos aventures touristiques a, sitôt notre guide parti, repris son rôle historique et sans coup férir nous conduit à la bonne station de métro, nous fait changer au bon endroit, nous fait descendre là où il fallait et nous pilote à travers des sous-sols gigantesques directement parmi les innombrables sorties possibles vers la bonne issue de People’s Square, la plus grande station de la ville. Un vrai hub ! Châtelet-Les Halles à côté est un bourg ! Il y a 20 sorties, des commerces, des escalators et des couloirs à n’en plus finir. Et pourtant, tout est parfaitement indiqué en chinois et en anglais. Qui a dit que nous avions besoin d’un guide ? D’accord, c’était confortable, mais se débrouiller seul apporte des satisfactions.

Indications au sol dans le métro de Shanghaï.

Musée de Shanghaï.

Le Musée de Shanghaï se situe sur People’s Square, immense esplanade qui n’a pas d’équivalent en France. Tout comme les couloirs du métro que nous venons de quitter, la place agrémentée de beaucoup de verdure est très propre. C’est aussi très fleuri. Au même endroit sont regroupés le Musée d’urbanisme de Shanghaï, le Grand Théâtre et le Musée de Shanghaï dont le guide vante un nombre considérable de merveilles. L’entrée est libre, l’accès plus contrôlé qu’ailleurs. Un groupe de marins étincelants dans leurs uniformes blancs occupe une bonne partie du hall central. Ils se prennent en photo, nous les immortalisons, ils font un selfie avec nous et l’ambiance est à la détente, voire à la rigolade.

Vase céladon au Musée de Shanghaï.

Nous allons au premier étage, qui est en réalité le deuxième, puisque le rez-de-chaussée ici est considéré comme le premier. Le plus avide d’entre nous regrette déjà de ne pas avoir exploré les bronzes et les sculptures. Mais comme il faudra redescendre, nous les découvrirons bien entendu. Nous commençons par les porcelaines, poteries et céramiques. Sans le faire exprès, nous entrons par la sortie. Et sommes directement plongés chez les Qing. Au lieu de débuter par le néolithique, nous allons remonter le temps à l’envers. Finalement, ce n’est pas plus mal. Passer du très raffiné aux premières poteries malgré tout déjà élaborées permet de mieux mesurer le chemin parcouru. Tout nous paraît superbe. Les dessins sont subtils, le dragon omniprésent, les lignes délicates, les céladons puissants. Vases, théières, pots, oreillers (dur, dur de dormir la tête sur de la céramique), cruches, qu’ils soient décoratifs ou usuels, tous les objets nous émerveillent. Qu’ils aient traversé tous ces siècles est fascinant.

Peinture au Musée de Shanghaï.

A l’étage supérieur nous attendent calligraphie, peintures et sceaux. Les galeries sont dans la pénombre. Ce n’est qu’en approchant des vitrines que les lumières éclairent les œuvres. Moins exposées, elles sont mieux préservées. Nous ne sommes pas suffisamment experts pour apprécier la qualité des calligraphies, mais nos yeux se régalent. Côté peintures, tout ce que l’on attend des classiques est présent. La montagne, la brume, le pavillon perché sur les sommets ou à flanc de falaise, le personnage assis en bas de la montagne, ils sont tous là. Contraste permanent entre la puissance d’une nature convulsée et du détail intime qu’il faut trouver dans ce foisonnement de roches entassées. Un long rouleau représente des scènes uniquement avec des femmes dont certaines jouent au golf. Pour ce qui est des sceaux, nous n’en avions jamais vus de si petits et si fins. Plus les siècles défilent, plus ils deviennent imposants. Ils sont magnifiquement exposés, comme tout ce qu’il y a dans le musée. Il n’y a pas vraiment foule. Nous croisons quelques Français et surtout beaucoup d’Occidentaux. Un groupe d’adolescents en sortie assure l’animation sonore. Le seul moment où ils se taisent, c’est quand ils sont assis sur un banc à jouer sur leurs smartphones.

Galerie des minorités au Musée de Shanghaï.

Nous grimpons encore un étage. Maintenant, ce sont les arts des minorités. Beaucoup de costumes du Yunnan, quelques vêtements tibétains, des pièces de tissus prisées par les Miaos. Oh surprise, Taiwan fait partie des minorités, représentées par deux barques traditionnelles.

Jade au Musée de Shanghaï.

A cet étage, ce sont surtout les jades qui nous intéressent. La lumière dans les salles est faible, mettant bien les objets en valeur dans les vitrines. C’est une succession de raffinements. Entre les épées, les peignes, les boucles de ceintures, les colliers, les disques, les appareils photos ne font pas grève. Alors que les royaumes combattaient pour agrandir leur territoire, ils ont pu produire tant de délicatesse. Etrange contraste. Chaque niveau dispose de sa boutique. Nous ne craquerons que dans une seule, évitant soigneusement de passer devant les autres !

Bronze au Musée de Shanghaï.

Enfin, nous redescendons au rez-de-chaussée. La galerie des bronzes est très impressionnante. Les cloches sont imposantes, les récipients pour nourriture et liquides feraient de beaux objets de décoration pour nous, les motifs des vases sont déjà très sophistiqués. Nous ne ratons aucune vitrine, et même si nos jambes commencent à protester et notre estomac à se manifester, nous n’accélérons pas notre visite.

Tambour au Musée de Shanghaï.

Cette galerie se termine par des tambours dont la résonnance devait être assourdissante. Enfin, nous finissons par les sculptures. Bouddha et ses copains sont majoritaires. Certains de ses amis nous sont totalement inconnus, qu’importe, les statues présentées sont de toute beauté.

Nous sortons de cet endroit émus, le cerveau comblé, heureux d’y avoir consacré quatre bonnes heures. Et puisque nous sommes dans le culturel, restons-y. Les contrastes ne nous faisant pas peur, nous optons pour le Musée d’art contemporain, tout proche. Enfin, non loin du musée d’où nous sortons. Le Moca (Musée d’art contemporain de Shanghaï) n’est pas sur le plan chinois. Mais il est mentionné dans notre guide papier. Nous examinons scrupuleusement la voie la plus courte qui nous impose tout de même de traverser l’avenue du Peuple par un souterrain. Le bâtiment que nous pensions être notre musée est en réalité le Grand Théâtre. Elancé, parois de verre, aérien, résolument moderne, il a gardé une ligne traditionnelle avec son toit aux pointes relevées. Nulle indication pour le Moca.

Musée de l'urbanisme

Nous arpentons l’avenue dans l’autre sens jusqu’au Musée de l’urbanisme où nous demandons notre chemin. Le Moca se trouve dans le Parc du peuple, quelque part au milieu des arbres. Et effectivement, nous voyons un panneau indicateur qui nous amène devant un immeuble en verre teinté, engoncé dans la verdure, sorte de gros bloc impénétrable de l’extérieur. A sa taille, nous comprenons qu’il ne figure pas sur les cartes chinoises : trop petit !

Installation de Li Lei au Moca de Shanghaï.

Les expositions y sont temporaires. En ce moment, l’artiste déployé sur deux étages est Li Lei. Les premières œuvres ne sont pas convaincantes. Toutes appelées Shanghaï Flowers, ce sont des mélanges de couleurs un peu grossiers qui font mal aux yeux plus qu’ils ne les régalent. Ensuite, des bouts de tissus étroits descendent du plafond à la rencontre de cubes en verre remplis de chiffons de couleurs plutôt bien harmonisées.

Pour rejoindre l’étage, il faut emprunter une rampe de verre en courbe très élégante. Les peintures ont indéniablement eu Pollock comme inspiration. Elles sont plus légères que les premières, mais le style est répétitif et pas très original. Un dernier étage est consacré à la Joconde et plus spécialement aux enfants qui peuvent composer leur Mona Lisa à leur goût.

Nous avons mérité une pause. Assis sur un banc dans le parc, nous observons trois joueurs et une joueuse de cartes. Nous ne comprenons pas à quoi ils jouent. La seule chose dont nous sommes certains, c’est qu’ils mettent de l’argent. Ailleurs, d’autres joueurs sont attablés, attirant des spectateurs. Ce sont majoritairement des hommes. Tout près de nous, un sportif saute à la corde en poussant un cri régulièrement. Il était déjà en action quand nous sommes entrés au Moca.

Quartier de Tian Zi Fang.

Le séjour touchant à sa fin, il ne faut pas manquer Tian Zi Fang, quartier commerçant dans de petites ruelles. Hop, un taxi, un bout d’autoroute au milieu des immeubles modernes et nous y voilà. Le quartier est un peu comme Xi tian di où nous étions allés l’autre jour, mais il est plus vaste et plus varié. Beaucoup de magasins se ressemblent, les Tea House étant particulièrement nombreuses. Beaucoup de restaurants thaï cherchent à vous faire entrer, proposent de regarder le menu. Quelques artisans ont une offre originale. Dans les vêtements, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Il faut chercher, regarder et le hasard nous amène parfois à trouver ce que l’on ne cherchait pas. Une fois de plus, nous ne comprenons pas comment une telle densité de commerces peut faire vivre autant de gens. Ce soir, nous mangeons italien. Du classique par facilité et l’envie de rentrer tôt à l’hôtel. C’est fatiguant les vacances, finalement !

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