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10 octobre 2014

Bouquet final : la vie animale à Shanghaï

Un peu de répit ce matin. Nous envisageons sans fausse honte de faire baisser notre performance touristique et de n’avoir que des ambitions de visites limitées. Pas de train à prendre, pas de partant pour Pékin, nous prenons notre temps. Aujourd’hui, notre découverte sera animale : nous allons au zoo. Avec un but bien précis, voir des pandas. Bien sûr, nous nous sommes renseignés, il y en a. Le métro est encore ce qu’il y a de plus simple plutôt que d’essayer de prononcer correctement son adresse au chauffeur de taxi. Un mauvais accent sur une syllabe et c’est l’incompréhension garantie.

Activité normale dans le métro à Shanghaï.

Le rush du matin est passé, nous sommes tranquilles. Nous achetons nos tickets aux bornes automatiques, facile. Surprise à la correspondance. Pour rejoindre notre ligne, il faut sortir. Deux d’entre nous passent sous les tourniquets tandis que le troisième se retrouve sans ticket puisqu’à la sortie ils sont avalés. Nous devons sortir du métro, marcher dehors avant de plonger de nouveau dans les entrailles de Shanghaï. Ceux qui ont des tickets vont au service center où une charmante jeune femme nous ouvre le portique après avoir vérifié nos billets. Le troisième voyageur est contraint de racheter un ticket et de repasser le contrôle de sécurité.
 

Jardins du Zoo de Shanghaï.

Oh miracle ! L’entrée du zoo est exactement à la sortie du métro. Du jamais vu ! Après avoir acquis un plan à 1 yuan (12 centimes d’euros), nous repérons l’habitat des pandas et activons nos jambes. Nous hésitons à nous arrêter pour voir les autres animaux, mais puisque nous sommes là, autant en profiter. Tout commence en extérieur avec des poissons aux yeux globuleux qui tournent en rond dans des aquariums en cylindres. S’ils ne sont pas fous à la fin de la journée… Trois autruches  lèvent fièrement leur tête, heureuses d’être le centre de la cible voyeuriste. A côté, des émeus couchés dans l’herbe, sont à peine visibles. Les appeler pour qu’ils se lèvent provoque l’effet inverse.

Cygne à cou noir.

Cygne noir.

Nous sommes dans la zone aviaire. Des faisans cuivrés, argentés picorent le sol. D’autres, multicolores, se reposent dans des trous creusés dans le sol. Un paon montrant sa roue fanée avance telle une danseuse vers une gamelle pleine de verdure sous le regard totalement indifférent de la femelle à laquelle cette roue était destinée. La plupart des flamands roses dorment sur leur jambe. Un miroir les démultiplie, mais ils sont en réalité assez peu nombreux. Sur une grande pièce d’eau, cygnes blancs et noirs, pélicans cohabitent sans difficulté.

Atterrissage maîtrisé d'un pélican.

Les pélicans sont énormes, leur vol gracieux et leur atterrissage très maîtrisé. Quand ils ne sont pas dans l’eau, ils se nettoient sur le bord. Toilette vigoureuse et soignée, les moindres recoins sont visités.
 
Dans des volières, toucans, chouettes, perroquets, aras, calaos sont très calmes. Certains dorment, d’autres marchent à l’envers le long des grilles. Un très grand espace grillagé accueille aigles et vautours. Quand on a vu ces oiseaux voler très haut et très longtemps dans le ciel, on se dit qu’ils doivent être bien malheureux. Savent-ils d’ailleurs encore voler ? Le zoo est immense. Les espaces sont très fleuris, des papillons en plastique descendent en grappe des arbres et des papillons de fer sont plantés dans les massifs de fleurs. Un vrai effort de décoration a été fait. A tel point qu’on se croirait parfois dans un jardin botanique.

Nous quittons les oiseaux pour les carnivores. Nous approchons du panda. Suspense, suspense. Un tigre du Bengale va et vient dans son enclos. Il ne décolle pas du mur de son habitation d’hiver. Nos estomacs sont creux. Mais le panda est tout proche. Mieux vaut d’abord aller le voir et manger après. Nous serons bien inspirés. Un panda géant est affalé sur son estrade, la tête pendant dans le vide. Il se lève, fait un demi-tour et repose son corps nonchalant. Le but de notre visite est atteint, nous avons l’esprit tranquille. Toutefois, nous n’osons pas imaginer qu’il soit seul.

 

En face, un espace vide. Il faut passer côté intérieur pour découvrir trois petits pandas roux. Ils n’ont ni le même format ni la même couleur mais le même maquillage des yeux. Ils ne tiennent pas en place, font le tour de leur pièce que nous trouvons bien triste. Du carrelage vert pâle sur la moitié des murs, un sol en béton, un assemblage de quelques troncs pour les distraire. Nous retournons voir le géant. Il a été mis dans ses appartements, c’est l’heure de manger. Assis sur sa couche surélevée, il prend une branche de bambous et la décortique sans en laisser une miette. Il en mange 15 kilos par jour ! L’opération dure, il mâche lentement et assure le spectacle. Une fois rassasié, il se laisse aller, le dos vouté et le ventre proéminent. Les smartphones sont collés aux vitres et saisissent le repas du fauve que l’on a envie de prendre dans ses bras ! Mais à bien regarder ses griffes, nous le préférons séparés de nous. D’où lui vient ce capital sympathie ? Sa tête dodelinant, son épaisse fourrure, son corps mou en font une peluche idéale. Il a toujours l’air heureux et satisfait. Un ami qui vous veut du bien.

 

Un peu plus loin, un autre enclos est réservé à deux autres énergumènes. Un peu moins grands que le panda noir et blanc, beaucoup plus grand que les petits pandas roux qui s’agitaient dans leur enclos, couleur châtain et eux aussi avec leurs sept zones noires, ils ont une allure parfaitement tranquille. L’un d’eux est allongé sur le dos, croquant son bambou à pleines dents. L’autre est hyperactif. Il monte et descend une échelle inclinée à 35 degrés, vient voir son colocataire, repart et finit par se poser à l’entrée de la partie intérieure. De temps à autre, il se frotte le derrière contre un bout de tronc. Nous en avons assez vu. A notre tour de manger. L’offre est médiocre à l’intérieur du zoo, mais le restaurant a été très judicieusement placé près des pandas.

Les Chinois viennent aussi pour eux. Ils sont en extase comme nous. Après le repas, bien entendu, nous revenons saluer nos chouchous. Le panda géant est toujours en train de manger, dans une position qui affiche la satisfaction. Repu, il se déplace vers un coin de la pièce, monte sur une marche aménagée avec des troncs et se frotte le derrière contre le mur. Les marques qu’il laisse et les précédentes indiquent qu’il vient ici se nettoyer. Il doit en avoir assez, car il se couche sur le béton, le museau bien aplati. En face, les petits pandas roux sont sortis de leur habitacle et se sont réfugiés dans leur arbre. Nous avons les photos, les vidéos, en avant pour la suite.
 
Lions, tigres, pumas et hyènes préfèrent la sieste aux visiteurs. Qu’importe, deux ours assurent l’animation. Il y a beau y avoir un gardien, il ne dit rien quand les gens leur envoient de la nourriture. D’ailleurs, les gardiens sont apparus dans le quartier des pandas. La sécurité doit y être pour quelque chose. Ces ours ont un museau de chien. Ils sont laids et visiblement féroces. L’un fait le tour de l’enclos, l’autre se dresse sur ses pattes arrière en dessous de nous. Gueule ouverte, immenses canines bien en évidence, il éternue ! 

 
Les plus impressionnants que nous verrons ensuite seront les hippopotames et les rhinocéros blancs… devenus marrons à force de se vautrer dans la boue. Les hippopotames sont énormes, une tonne chacun. Deux sont en train de manger de l’herbe, le troisième batifole dans l’eau. Un Chinois s’approche. Il tient son enfant de 18 mois dans les bras, le pose sur la barrière. Les jambes de l’enfant sont au-dessus de l’hippopotame ! Un geste maladroit et le petit tombait sur le dos de l’animal, rebondissait et terminait dans la gueule du mastodonte qui n’en aurait fait qu’une bouchée ! Là encore, l’espace dont ils disposent est restreint.

Ours chien, attention méchant !

Mais ce n’est rien par rapport aux daims et aux cerfs. Ils font pitié. Beaucoup d’entre eux sont chétifs, comme les kangourous. Ils marchent sur un sol de dalles, pourquoi un tel traitement ? Quant aux éléphants, c’est la stupeur. Ils sont tous en intérieur, parqués dans des espaces de 30 mètres carrés au maximum et tenus à l’écart des visiteurs par deux couloirs d’environ 6 mètres de large. Pas de grandes baies vitrées, la lumière est faible, les journées doivent être longues. La curiosité humaine gagnerait à se limiter parfois. Les seuls animaux que nous snobons sont les singes. Trop ressemblants ?

Autotamponneuses sur l'eau.

Le zoo est aussi un parc d’attractions. Des manèges sont disséminés en plusieurs endroits et une pièce d’eau est réservée aux eaux-tamponneuses ! Chacune est équipée d’un moteur. Certains tournent sur eux-mêmes, d’autres font le tour du bassin et les derniers cherchent à percuter d’autres voitures !
 
Pour notre dernier dîner, nous restons près de l’hôtel. Plus chinois, ce n’est pas possible. La serveuse nous tend une feuille sur laquelle il faut cocher ce que l’on souhaite manger. Tout est écrit en idéogrammes ! Elle va être charmante. Elle dispose de quelques traductions en anglais sur un bout de papier. Nous sommes invités à venir en cuisine choisir nos ingrédients. Elle essaie de nous vendre son poisson, mais 4 à 5 énormes carpes entassées dans une bassine ne nous ouvrent pas l’appétit, bien au contraire. Prendre des œufs de caille avec des baguettes est toute une expérience. Pour le premier œuf, trois techniques : je pique ma baguette dans l’œuf, je porte la coupelle où sont posés les œufs à ma bouche et je pousse avec une baguette ou j’arrive à mettre l’œuf à cheval sur les deux baguettes et à l’amener jusqu’à ma bouche. Les œufs étant nombreux, la technique se perfectionne au cours du repas. L’un d’eux réussira à s’échapper des baguettes, à glisser sur la table pour finir par terre, ayant raté la poubelle de peu ! Entre bœuf, porc et légumes bouillis dans une marmite, nous faisons un bon dîner, le dernier du séjour.  
 
Entre temps, la lecture du China Daily nous apprend que Pékin est sous un pic de pollution. Des mesures vont être prises pour le sommet de l’Apec qui doit avoir lieu début novembre. Les chantiers de construction et de démolition seront suspendus, les voitures particulières pourront rouler en fonction de leur numéro de plaques. Les conditions de circulation seront identiques à celles appliquées pendant les Jeux olympiques en 2008. Aujourd’hui, les propriétaires de voitures ont pris l’habitude d’enlever leurs plaques pour contourner les interdictions ou éviter les contraventions. Nous souhaitons bon courage aux autorités. Ça, c’est la Chine !

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Commentaires
D
pas trop stressés les pandas ! c'est reposant. Merci pour toutes ces belles images. Damelou
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