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Chine en stock
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7 octobre 2014

Aïe, aïe, aïe, Shanghaï nous maintient éveillés

Shanghaï est vraiment très différente de Pékin. Moins étendue, mais aussi très grande, la ville offre une modernité qui n’existe pas dans la capitale. Elle semble tout de suite très dynamique et son architecture la démarque instantanément de certaines laideurs de Pékin. Il fait beau ce matin et la température est plus élevée qu’au nord du pays. Nous commençons notre visite par le Temple Jing’an. Comme il n’est pas très loin de notre hôtel, nous prenons le métro. Ici aussi, il faut passer ses sacs dans un scanner mais les Shanganais sont moins obéissants que les Pékinois : ils ne livrent pas le contenu de leurs effets personnels la plupart du temps malgré les injonctions du personnel. Nous en faisons autant.

Station de métro Jing'an Temple à Shanghaï.
 
Les tarifs sont plus élevés qu’à Pékin tout simplement parce que nous payons en fonction du trajet effectué. Les couloirs sont envahis par la publicité, mais une seule marque répétée sur des dizaines de panneaux lumineux, c’est un système certainement efficace. Vous avez pensé proche de la propagande ? Allons, allons… Sur le quai, un homme avec une chemise rose a un drôle de travail. Il siffle quand le métro arrive, siffle à nouveau quand tous les passagers sont montés et il agite alors un petit drapeau vert pour signifier que le départ est proche. Huit heures par jour… Et ça ne sert évidemment à rien. C’est dans ce genre de situations qu’on réalise que la Chine a le don d’occuper les gens. Tant qu’il y a une bonne dose de croissance, pourquoi pas.

 
Avant d’atteindre le temple, nous passons par un jardin où des couples dansent. Sur une table, chacun y a mis son thermos de thé. Le rythme est enlevé et chacun exécute les pas dont il a envie. Nous nous joignons à l’assemblée, provoquant l’admiration de certains et beaucoup de sourires. Le temple bouddhiste que nous visitons a été rénové il y a une dizaine d’années. Sa particularité est d’être situé au milieu de tours modernes.

Animation commerciale à côté du temple.

Jing'an Temple près des tours modernes.

Près de l’entrée, un car et une scène pour vanter les mérites d’une marque de produits de beauté. Trois jeunes filles vêtues légèrement se déhanchent sur une musique branchée, fascinant le public qui n’a pas résisté à s’arrêter. Il faut dire que la musique est assourdissante et comme il se passe quelque chose, l’attroupement est rapide. Le hall principal du temple est pourvu de 46 colonnes en teck de Birmanie, troncs d’une seule pièce de plus d’une quinzaine de mètres de hauteur et un mètre de diamètre et renferme un Bouddha haut de presque 9 mètres et fait avec 15 tonnes d’argent.

Offrandes brûlées pendant une cérémonie funéraire.

Moines assurant une cérémonie funéraire.
 
Dans une des salles latérales, une cérémonie privée avec des moines semble honorer deux défunts, dont les photos ont été posées sur l’autel. Chants, encens, la famille et les amis vont ensuite à l’extérieur. Ils déposent des cartons et des sacs aux contenus mystérieux dans un brûloir à encens ainsi que les deux photos des défunts. Tout brûle allègrement. Les moines forment une ligne parfaite et continuent de chanter. Chacun dépose une boîte, un sac, de l’encens et retourne dans la salle.

La publicité pour les grandes marques se confond avec l'architecture tradionnelle du temple.
 
Le contraste entre cette architecture traditionnelle au milieu de tours étincelantes a de quoi surprendre. Mais les Chinois n’ont pas peur de choquer. Comme nous l’avons constaté dans d’autres temples, la population est variée et les jeunes ont autant de ferveur que les anciens, si ce n’est plus. En sortant de Jing’an, nous prenons un café dans un Starbuck, appelé ici Simbake. Le traducteur ne devait pas être au mieux de sa forme ! Décidément, nous nous éloignons des chinoiseries en matière de nourriture.

Jardin Yu à shanghaï.

Tête de dragon au jarin Yu.

 
L’étape de l’après-midi, ce sera le jardin Yu. Avant d’y parvenir, nous traversons le bazar où les touristes viennent chiner. Nous nous faisons arrêter à de multiples reprises par des gens qui nous présentent des sacs Gucci en photo. Nous répondons invariablement : « Bu yao, bu yao (je n’en veux pas, je n’en veux pas). » Les magasins proposant des bijoux en or sont légion. Dragons ou Bouddhas peuvent peser jusqu’à 3 ou 4 kilos d’or massif. L’intérêt de ce « marché », c’est son architecture. De beaux bâtiments traditionnels joliment rénovés au milieu desquels il est plaisant de flâner.

Pavillon au jardin Yu à Shanghaï.

Jardin Yu à shanghaï.
 
Le jardin Yu est un dédale qui s’étend sur 2 hectares. Créé par de riches dignitaires de la dynastie Ming, c’est un très rare jardin classique où il fait bon se promener. Il date du XVIe siècle mais a été reconstitué à la fin du XIXe après avoir été saccagé par les troupes françaises. De multiples bassins où des carpes obèses attendent d’être nourries gracieusement, de la rocaille aux formes rêveuses, des pavillons où l’on lisait, se reposait autrefois. Des pins, des ginkgos et des camélias agrémentent l’ensemble qui n’a pas oublié de parsemer quelques magasins, nous rappelant que le commerce est roi en Chine. Curieusement, les touristes étrangers sont presque plus nombreux que les touristes chinois, lesquels préfèrent le bruit et l’animation du bazar à côté.

Quartier Xitiandi.

Cuisine où l'on prépare des beignets à la vapeur.

 
Les distances à Shanghaï étant moins importantes qu’à Pékin, la ville démultiplie nos envies de découvertes. La journée n’étant pas terminée, nous nous dirigeons vers Xintiandi, quartier moderne où bars et restaurants chics et branchés attirent les expatriés peu de temps après leur arrivée. Voir une serveuse chinoise habillée en Bavaroise est un brin étonnant et la cuisine proposée nous ramène en Europe immédiatement. Après une bière allemande, nous allons dîner coréen dans un centre commercial. En regardant une installation géante faite par Volkswagen, nous mesurons à quel point Paris est endormie. Ici, on ose.

Centre commercial patriotique.

Un centre commercial est en forme de boule sur laquelle des images défilent à l’extérieur. Une maison traditionnelle a été construite en haut d’un immeuble moderne. Pendant ce temps, à Paris, les écologistes veulent faire interdire la construction de la tour en forme de triangle porte de Versailles. Bien que nous terminions la journée en peu éreintés, toutes ces lumières qui brillent donnent envie de poursuivre l’exploration. Cette ville donne soif de découvertes, chaque carrefour réserve des nouveautés, la rue est pleine d’images en puissance, nous pourrions y rester indéfiniment. 

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